Vendredi 30 novembre, vers 20h, un membre de l’Alarm Phone a été arrêté dans le centre-ville de Tanger/Maroc. Il rentrait chez lui après avoir rencontré des amis lorsque la police l’a arrêté et lui a demandé ses documents. Lui et deux autres ont été arrêtés et emmenés dans un poste de police où ils ont dû rester dans des conditions très insalubres. Le militant arrêté nous a dit que de plus en plus de personnes ont été arrêtées pendant la nuit et emmenées dans sa cellule.
Le lendemain matin, plus de 30 personnes ont été embarquées de force dans un bus et amenées dans le sud du Maroc – une stratégie que le Maroc poursuit depuis 2015, mais surtout pendant et après l’été 2018. Ils étaient menottés pendant toute la durée du long voyage en bus. Finalement, ils n’ont même pas été amenés dans la ville de Tiznit, mais laissés sur le bord de la route, à une dizaine de kilomètres de la ville, au milieu de la nuit. Après avoir traversé cette odyssée, ils ont dû marcher encore 2 heures pour se rendre à une gare routière et attendre un bus qui les ramènerait dans le nord du Maroc. Notre ami militant est toujours en route pour rentrer à Tanger.
Plusieurs membres de l’Alarm Phone et des milliers d’autres ont été victimes de cette forme d’agression violente à la suite d’arrestations par la police qui étaient entièrement fondées sur le profilage racial. Nous condamnons cette pratique cynique et sommes solidaires de toutes celles et ceux qui continuent à lutter pour une vie digne face à ces mesures brutales des autorités marocaines. Ces mesures se poursuivent alors que le Maroc cherche à se présenter comme un bon hôte du Pacte mondial pour une ” Migration sûre, ordonnée et régulière ” qui se tiendra à Marrakech dans quelques jours.