Migrer pour vivre, pas pour mourir

Les oubliés de la migration : une caravane à travers le Sénégal à la rencontre des familles de disparus

Pirogues de pèche – Djiffer Sénégal – Caravane des disparu.es Boza Fii 2025

En 2024, 43000 personnes sont arrivées aux îles Canaries par la voie maritime. Mais l’ONG Caminando fronteras estime à plus de 10000 les personnes disparues lors des traversées. Voilà maintenant des années que l’on entend ces chiffres terrifiants, qui ne viennent que s’ajouter à des statistiques impuissantes. On se demande à quoi servent-ils s’ils ne permettent pas que la situation change et que les naufrages cessent ? L’association Boza Fii au Sénégal lutte pour la liberté de circulation, et pour la dignité des personnes disparues. Chaque année elle organise une caravane à travers le pays pour rencontrer les familles de migrant.es décédé.es ou disparu.es sur la route de l’Europe.

Boza Fii se bat contre les frontières dans son pays mais aussi au niveau international au sein du réseau Alarm phone[1]. C’est en tant que camarade de lutte que nous avons été généreusement accueillis sur la caravane. Approfondir les liens internationaux nous paraît essentiel pour renforcer nos combats. En tant que Français, nous bénéficions du privilège de voyager librement. Par ce récit nous souhaitons partager les expériences de luttes de nos camarades, qui n’ont pas la possibilité de venir les porter en Europe.

Pour la quatrième édition de sa caravane des disparus, le convoi de voitures de l’association Boza Fii se met en branle depuis la banlieue de Dakar direction Tambacounda. Des heures de trajet pour nous mener à l’est du Sénégal, dans une contrée à la croisée des routes du Mali, de la Guinée et de la Gambie. Ici, la majorité des personnes parlent surtout bambara et peul en plus du wolof. Cette région rurale et brûlante est marquée, comme beaucoup d’autres au Sénégal, par de nombreux départs vers l’Europe par les voies longues et dangereuses de la mer et du désert. Presque chaque foyer a une histoire d’un proche ou d’une connaissance disparu.e en migration. Parfois, les personnes ont fait boza, ce mot de victoire pour dire qu’elles ont posé le pied en Europe. Mais trop souvent, ces personnes manquent à leur famille qui n’ont aucune nouvelles d’elles, depuis 8 mois, 1 ans, 4 ans, 10 ans, 25 ans…

Rencontre avec les familles et les villageois.es – Kotiari – Caravane des disparu.es Boza Fii 2025

Une trentaine de personnes accompagnent cette caravane. La plupart des membres de Boza Fii ont tenté l’aventure de la migration pour finalement rentrer au pays armé.es de tous ce que leur voyage a pu leur enseigner, ou bien ont malheureusement perdu des êtres chers sur les routes migratoires. On transporte avec nous la cuisine, l’écran de projection géant gonflable, la sono, les banderoles, les tee-shirt de l’association. L’idée est de rester deux jours dans chaque localité pour dix jours au total.

La première est celle de Kothiary, gros village en périphérie de Tambacounda. En arrivant, alors qu’une équipe va présenter l’initiative au maire, au délégué de quartier, à la badiane gox (marraine de quartier) et à l’imam, une autre installe l’espace de discussion et de projection sur une petite place ou un coin de rue. Le premier soir, on présente la caravane, et des films sont projetés sur la répression de la migration par l’Europe, sur la recherche des disparu.es (le documentaire « Numéro 387, disparu en méditerranée »[2]) ou bien le film « Moi, capitaine » qui raconte le voyage difficile de deux jeunes sénégalais jusqu’en Italie. Dans ce pays à 95 % musulman, les temps de recueillements sont essentiels, aussi les chefs religieux sont invités à des temps de prières lors desquels ils vont bénir la caravane et prier pour le salut des personnes disparues.

Lecture collective du Coran avec l’Imams et les guides religieux de Kotiari – Caravane des disparu.es Boza Fii 2025

Le lendemain, on se sépare en plusieurs groupes pour aller rencontrer quelques familles de victimes de la migration à Kothiary et dans les villages autour. Nous rencontrons Vieux Ndiaye, il habite à Ndiaback, un petit village à 20 kilomètres de là. Son frère, Daouda Ndiaye, est parti il y a dix ans. Vieux Ndiaye a du arrêter ses études pour prendre en charge la femme et les deux enfants de son grand frère disparu. Un jour, une personne qui voyageait avec son frère a appelé pour leur annoncer qu’il y avait eu un naufrage et que son frère ne faisait pas partie des rescapés. La famille a alors organisé des obsèques. Il nous dit que dans son village, où quelques familles vivent de l’agriculture, plusieurs jeunes, un frère, un mari, un fils, sont absents. Nous rencontrons une autre famille, la mère n’a pas de nouvelles de son mari depuis 25 ans. Toutes ces années ont été jalonnées de rumeurs sur des possibles traces de son mari, et lorsqu’elle consulte son marabout, celui ci voit toujours son mari vivant. Alors sa famille n’a pas organisé d’obsèques, et depuis ce temps elle attend. Lorsque nous allons saluer le chef de village, nous apprenons qu’il a découvert la veille qu’une voisine n’avait plus de nouvelles de son fils depuis 10 mois. Elle n’en avait pas parlé. Il raconte cette difficulté pour les familles de poser des mots sur leur douleur, leur attente, aussi par peur du jugement et de la répression. Nous l’accompagnons lui rendre visite. Malgré la surprise de notre venue, malgré la peine, elle nous parle de son fils Assane Bah, dont elle a eu pour la dernière fois des nouvelles alors qu’il s’apprêtait à embarquer sur une pirogue à Nouadhibou, en Mauritanie. Quelques jours plus tard, quelqu’un lui a dit que la pirogue était arrivée, mais il est presque impossible de vérifier cette information. Nous prenons note avec l’idée de tenter des recherches malgré l’évidence de la difficulté à trouver des informations sur les personnes disparues.

Rencontre avec les familles de disparus au village de Ndiaback – Caravane des disparu.es Boza Fii 2025

Depuis des années déjà, Boza Fii et Alarm Phone se heurtent à la difficulté de retrouver la trace de celles et ceux parti en voyage. Il n’existe pas d’organisme international de recherche pour les disparu.es en migration. Pourtant, partout des personnes recherchent leurs proches. Des informations circulent entre des familles, des militant.es, des ONG et des exilé.es de manière informelle. Parfois les personnes sont arrivées mais ont changé de noms en route et perdu tous leur contacts, parfois elles sont incarcérées. Dans ces cas, en général elles arrivent à contacter leur famille au bout d’un moment. Mais il y a aussi ce qu’on appelle les naufrages invisibles. Ces pirogues disparues en mer sans laisser aucune trace. Combien de personnes ont disparu dans ces naufrages invisibles ? La route migratoire des îles Canaries est connue pour être la plus meurtrière parmi celles empruntées pour rejoindre l’Europe.

Rencontre avec les familles de disparus au village de Ndiaback – Caravane des disparu.es Boza Fii 2025

Notre présence auprès des familles lors de la caravane permet avant tout de créer du lien pour ouvrir la possibilité de parler, de trouver un instant de réconfort et parfois de trouver quelques réponses. La ligne de crête entre manifester de la compassion tout en prenant soin de ne pas raviver l’angoisse des questions sans réponses est délicate à tenir. « On va aller l’écouter, ça va soulager », nous dit Vieux Ndiaye, qui connaît lui-même la douleur de la perte. « Métina, Masta » (c’est triste, je compatis) lui dit-on en écoutant son récit. Au fil de nos déambulations dans les chemins et les rues ensablées, les portes ne cessent de s’ouvrir sur des récits de pertes. Comme un labyrinthe dans lequel il n’y a pas de sortie, nous prenons conscience de l’ampleur du phénomène, diffus et massif mais totalement invisibilisé. Ici au Sénégal, à part de manière très minime par le CICR[3], il n’existe aucune initiative pour soutenir les familles dans l’attente de réponse. Notamment, d’un point de vue psycho-social, les parents sont totalement laissés à eux mêmes dans des situations de deuils impossible qui parfois absorbent toute leur énergie et les rendent malade. La seule action du gouvernement a été de mettre en place depuis octobre 2024 un numéro vert pour inciter à la dénonciation de tout comportement susceptible d’être identifié comme une préparation à un départ.

C’est à cette invisibilisation et cette criminalisation, entre autre, que s’attaque le travail de Boza Fii.

Rencontres avec les familles de disparus au village de Niodior – Caravane des disparu.es Boza Fii 2025

« Ñun dañuy boza fii, su meunoul nekk fi ñu dem fé »[4] / Nous voulons réussir ici, si ce n’est pas possible nous irons là-bas

Boza Fii[5] existe depuis 2020 au Sénégal, et porte publiquement un discours courageux et presque unique sur les problématiques liées à la migration en Afrique de l’ouest. Boza Fii qui signifie « réussir ici tout autant que réussir là bas » porte un discours clair sur la liberté de circulation. Elle revendique un droit à la migration comme un droit de voyage pour chacun et condamne le fait que les voies légales soient rendues impossibles par des politiques de visas restrictives, des prix exorbitants et des temps d’attentes délibérément longs. C’est pourquoi Boza Fii dénonce l’impossibilité de voyager légalement et rejette la sémantique répressive qui utilise le terme de « clandestin » pour criminaliser les migrant.es au Sénégal.

Pirogues de pèche – Djiffer Sénégal – Caravane des disparu.es Boza Fii 2025

L’objectif de Boza Fii consiste à parler des réalités concrètes de la migration, afin que les départs soient mieux préparés s’ils doivent avoir lieu. Une grande partie de son travail est de faire de la sensibilisation pour défaire la rhétorique gouvernementale selon laquelle la personne qui décide de migrer est criminelle ou, au mieux, mentalement instable et qu’elle est responsable de s’être mise en danger. Cette rhétorique s’est imprégnée dans la population sénégalaise et jusque dans les familles en les condamnant au silence et la culpabilisation. Le discours actuel du PASTEF[6] n’a pas créé de rupture sur la migration alors qu’il avait pourtant été élu par tout un pan de cette jeunesse concernée par ces problématiques et que son élection avait suscité des espoirs. La dissuasion ne fonctionne pas. « Tu peux voir un jeune assister aux funérailles d’un proche naufragé en mer et prendre une pirogue le soir même » commente un membre de Boza Fii. La détermination à partir chercher un autre avenir est parfois plus grande que la peur de mourir parce qu’elle s’ancre dans un ensemble de pressions sociales et de rêves puissants.

Chaque personne qui décide de migrer, de partir à l’aventure comme on le dit aussi, a des raisons de le faire, et il en existe de multiples. On pourrait se risquer à les énumérer, mais indéniablement celles-ci tournent toutes autour d’un ordonnancement profondément injuste et néocolonial du monde. Un ordonnancement dans lequel l’Europe continue de restreindre les possibilités d’autonomie en Afrique de l’Ouest tout en jouissant encore d’un prestige et d’une image désirable dans les imaginaires. L’Occident, à travers son idéologie dominante, place le curseur de ce qu’est « bien vivre » ou « réussir sa vie » tout en gardant captives les richesses pour y accéder. Et pour couronner le tout, il s’octroie le privilège exclusif de la liberté de circulation. Il y a quelque chose de maléfique dans ce mécanisme.

Dans son travail, Boza Fii pointe la responsabilité de l’Union européenne dans la mise en danger des personnes qui résulte des accords d’externalisation de ses frontières. À mesure que s’intensifie la répression, les points de départ pour les Canaries s’éloignent toujours plus au sud le long de la côte atlantique : du Maroc vers la Mauritanie, le Sénégal, la Gambie et la Guinée. La Guardia Civil espagnole est présente sur le sol des pays de départ pour des opérations de surveillance et de contrôle. Régulièrement, les routes pour accéder aux villages côtiers au Sénégal sont bloquées pour des opérations de contrôles lors desquelles la Guardia Civil et la gendarmerie fouillent les passager.es pour vérifier qu’iels ne sont pas en partance. En mer, la répression prend la forme d’une non-assistance délibérée qui s’ajoute aux difficultés propres à la traversée.

Pour donner un exemple, la caravane cette année se rendra à Foundiougne, un village situé au bord du fleuve Saloum au sud de Dakar. Il y a tout juste un an, dix jeunes du village ont pris une pirogue qui s’est perdue en mer pendant dix jours. Le réseau Alarm Phone a alerté les autorités espagnole et marocaine. L’Espagne s’est déchargée en pointant la responsabilité du Maroc à prendre en charge le sauvetage alors que le bateau se trouvait en zone SAR partagée[7].  Le Maroc n’a dépêché aucun bateau sur place malgré avoir affirmé envoyé la marine royale. La seule chose que les autorités ont faites, c’est contacter des navires marchands à proximité de la pirogue qui se sont arrêtés mais ont finalement repris leur route sans rien faire. Alarm Phone a communiqué la position GPS de la pirogue et insisté sans relâche pour qu’elle soit secourue. Rien n’a été fait. L’embarcation à la dérive a finalement été trouvée par des pêcheurs mauritaniens au large de Nouadhibou, mais la météo difficile et les jours passés en mer ont provoqué le décès ou la disparition de 32 personnes et à l’arrivée des rescapés, 73 personnes ont du aller à l’hôpital. Entre le moment où l’alerte a été donné, et le moment où la pirogue a finalement été secourue en Mauritanie, il s’est passé cinq jours. Cinq jours de non-assistance manifeste. Seulement cinq jeunes de Foundiougne ont survécu. Ce sont eux, les rescapés qui vont accueillir la caravane et nous accompagner visiter les familles de leurs amis décédés en mer. Il est évident que si un voilier de plaisance européen émettait des signaux de détresse, les mêmes autorités feraient tout leur possible pour le sauver, tandis qu’une embarcation avec plus de 200 personnes à bord est abandonnée à son sort. Il ne s’agit pas d’un problème d’humanisme mais d’un crime qui laissent endeuillées des milliers de familles sur le continent africain.

Banderole Alarm Phone Dakar – Caravane des disparu.es Boza Fii 2025

Concernant l’invisibilisation des disparitions, et l’abandon total des familles, Boza Fii se bat pour libérer la parole et pousser les familles de victimes à se faire entendre et à constituer des associations. Cela a déjà commencé, des collectifs se sont créés à l’initiative de personnes ayant perdu des proches, comme l’association d’Aminata Boye à Mbour (COVES, collectif des victimes de l’émigration au Sénégal)[8] et le collectif créé après le drame terrible de Fass Boye en 2023[9]. Lorsque l’équipe de la caravane rencontre les représentants locaux, c’est une occasion pour les pousser à ce que des fonds soient débloqués pour aider les enfants de disparu.es et à ce que soit instauré des temps de commémorations et des mémoriaux pour les victimes de la migration.

Lors de la précédente caravane en 2024, l’équipe de Boza Fii a découvert qu’il existait une fosse commune à Kafountine (Sud du Sénégal, Casamance). Elle a été creusée suite à un naufrage sans qu’aucune famille ne soit avertie. Partout sur la route migratoire, les corps sont enterrés à la hâte. Au Sénégal même, les autorités ne prennent pas soin d’identifier les victimes et de retrouver leur famille. Boza fii revendique « le droit à l’identité et la dignité pour les personnes disparues ». Cela signifie redonner leur nom aux personnes décédées pour qu’elles ne soient pas réduites à des numéros ou au néant et qu’elles ne tombent pas dans l’oubli. Il existe des initiatives comme le cimetière des inconnus de Zarzis[10] (Tunisie) dans lequel une sépulture a été donnée à des centaines de personnes migrantes anonymes décédées et rejetées sur les plages de Tunisie. L’évoquer avec les familles permet d’ouvrir les imaginaires sur la possibilité que leur proche soit enterré quelque part.  

Mères des disparus de Foudiougne lors de la Lecture du coran à la mosquée.- Caravane des disparu.es Boza Fii 2025

Pour l’heure, la caravane se poursuit à Tambacounda, la rencontre avec le maire laisse toute l’équipe amère après qu’il se soit copieusement déchargé de toute responsabilité affirmant « qu’en dehors de son salaire et du fonctionnement de la ville, il n’y a pas plus d’argent disponible ». On pointe toujours la responsabilité de l’État mais chacun sait que l’on ne peut pas en attendre grand-chose et qu’il vaut mieux partir de la base pour donner de la conséquence à nos paroles. Aujourd’hui, nous avons rencontré plusieurs familles dont les enfants sont partis dans la même pirogue. Huit jeunes de Tamba, tous des conducteurs de jakarta (motos-taxis 125) ont disparu depuis le mois de mai 2024. La mère d’Aladji Bafodé Diaby, jeune homme de 19 ans, nous raconte comment son fils est parti suite à des conflits répétés avec son oncle avec lequel il travaillait. Dès son départ, elle a lancé un avis de recherche jusqu’à ce qu’il finisse par la contacter depuis la Mauritanie. Elle a tout tenté pour qu’il revienne mais il n’a pas voulu. Dans cette pirogue, on nous dit qu’il y avait 17 membres d’une même famille du Mali. Des photos circulent, des gestes pudiques de peine et de réconfort, des verres de thé et des prières avant de reprendre la route…

Mains en prière et Chapelet – Caravane des disparu.es Boza Fii 2025

Nos pensées vont à Daouda Ndiaye, Assane Bah, Aladji Bafodé Diaby, Ousmane Diouf, Babacar Senghor, Serigne Wagne, Djibril Diagne, Modou Faye, ainsi que toutes les autres personnes disparues sur les routes de la migration et leur familles.

Liberté de circulation pour toutes et tous !

Boza Fii est une association à but non lucratif qui ne fonctionne qu’avec des bénévoles et des dons. Elle organise plusieurs actions chaque année notamment contre la présence informelle de Frontex[11] au Sénégal. Vous pouvez suivre ces activités sur les réseaux sociaux et la soutenir ici: https://bozafii.org/index.php/charity/

 

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[1]Alarm Phone est une ligne téléphonique d’urgence pour soutenir les personnes migrantes lors de leur traversée en mer vers l’Europe. C’est un aussi un réseau transnational qui lutte pour la liberté de circulation et contre les politiques d‘externalisation des frontières.

[2]https://littlebigstory.fr/productions/numero-387-disparu-en-mediterranee/

[3]Comité international de la croix rouge.

[4]Extrait d’une chanson de Boza Fii

[5]https://www.youtube.com/watch?v=OpF3oawsrP0

[6]Les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité — plus connu sous l’abréviation de PASTEF — est un parti politique sénégalais de gauche fondé en 2014 par Ousmane Sonko actuellement au pouvoir depuis mars 2024.

[7]Zone de recherche et de sauvetage (search and rescue) qui dans le cas présent est partagée entre les autorités de Madrid et de Rabat.

[8]https://emedia.sn/un-an-apres-le-drame-de-mbour-familles-et-societe-civile-denoncent-une-politique-migratoire-inadaptee/

[9]En juillet 2023, une pirogue avec 101 personnes à bord s’est perdue sur la route des Canaries, elle a dérivé pendant plus de 30 jours pour finalement être secourue par un navire de pêche au large du Cap Vert. Plus de 60 personnes ont perdu la vie et 38 ont survécu après plus d’un mois passé en mer sans rien. La plupart des jeunes venaient de Fass Boye, un village de pécheurs au nord de Dakar, qui souffre de la raréfaction du poisson à cause de la sur-pêche industrielle. Cette tragédie a suscité un grand traumatisme et beaucoup de colère de la part de la population de Fass Boye.

[10]https://www.infomigrants.net/fr/post/32835/tunisie–un-nouveau-cimetiere-de-migrants-jardin-dafrique-inaugure-a-zarzis

[11]Agence européenne chargée de surveiller et protéger ses frontières, régulièrement épinglée pour des violations graves des droits humains.

Alarmphone on X

@Frontex @HCoastGuard 7/7 We will never forget Maha, Haydar and Zayn. We will not forget them, nor the thousands whose lives have already been sacrificed to the violence of migration control. This song has been written in their memory.

“May the waves sing soft your names”

@Frontex @HCoastGuard 4/7 Greek authorities – as usual – blame the shipwreck on two Sudanese refugees, whom they arrested as smugglers, while the real blame lies with the European policy of deterrence that forces people to risk their lives on dangerous sea-crossings.

1/7 In the afternoon of November 11, Maha (37), Haydar (12) & Zayn (13) lost their lives when a boat capsized south of #Gavdos while a Frontex vessel approached them. 55 survivors were found, many remain missing, including the body of Haydar.

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